
J’entends presque
Le son tonitruant du printemps
Qui crie sa beauté
Pendant le confinement.
J’entends presque
L’explosion des fleurs à mes tympans
Des échos en canon
A l’aplomb des bancs vides de gens.
Des grappes de pompons,
Pimpants et parfaits,
Légers et éphémères,
Un souffle de vie
Dans l’atmosphère.
Des pétales, des pistils,
Des abeilles dans les villes,
Désertées de terriens,
Effacés en un rien
De temps dont on manque
De temps en temps.
Loin des étals, loin des cités,
La ville s’est arrêtée.
Le marcheur solitaire
N’a qu’une heure devant lui
Pour humer la liberté.
Pas encore suranné,
Pas encore du passé,
Mais entre deux eaux
Et entre quatre murs,
Il se sent confiné
Dans un présent
À déjà penser au passé,
À un avenir incertain, insécure et sans cure ?
« Quel avenir petit oiseau dis le moi ? »
Toi qui voles et moi qui te vois
Comme au cinéma.
Me voilà spectateur
Du printemps dansant sans moi.
Agrippé aux infos,
Je guette le renouveau.
Confinement, jour 23, 8 avril 2020.